A.B : Je suis le PDG de la société Ithaca France. C'est une société de services, donc plutôt orienté dans l'organisation de salons et dans le markéting ethnique et communautaire. Nous essayons d'être précurseur dans ces marchés et ces tendances. Après Paris, nous avons lancé le salon halal et casher à Londres, ce qui était une innovation.
Au mois de mars, nous avons fait le même salon à Los Angeles. Nous avons fait la première page du Los Angeles Times et le Wall Street Journal nous a consacré un article. C'était pour eux une surprise. Je dois dire qu'aux Etats-unis, c'est un sujet plutôt politique. La situation internationale étant ce qu'elle est, les questions étaient beaucoup plus politiques qu'en Europe.
Par ailleurs, les communautés orthodoxes juives et musulmanes ne se rencontraient pas. Elles se sont rencontrées lors de ce salon et il y a eu une méfiance dans la communauté juive sur les produits halal qu'ils découvraient puisque c'est un marché très émergent.
Nous sommes au début d'un marché difficile car la communauté musulmane aux Etats-Unis est très dispersée. Ce n'est pas évident économiquement d'avoir des coûts logistiques intéressant car il n'y a pas de concentrations de populations musulmanes comme en Europe, à Londres, Paris, Marseille, avec des millions de musulmans. Là-bas c'est quelques centaines, quelques milliers de musulmans répartis sur un continent nord-américain qui est comme même assez large.
Concernant la France, je peux dire aujourd'hui que le salon halal a contribué à banaliser le marché du halal, et pour preuve, la montée en puissance de la grande distribution sur ce marché là. On a bien vu l'intérêt que porte des groupes comme Auchan, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Casino, Cora au halal. Le consommateur français non musulman voit lui aussi qu'il y a des produits halal, même s'il ne comprend pas très bien ce que cela signifie.