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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 07:30

Conditions d'abattage rituel en France 12 ème législature
Question écrite n° 26618 de M. André Vantomme (Oise - SOC)
  • publiée dans le JO Sénat du 15/03/2007 - page 563

M. André Vantomme appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conditions d'abattage rituel en France. L'abattage rituel est une technique d'abattage des animaux de consommation liée à des prescriptions religieuses strictes et parfaitement établies. Il est autorisé en France afin de garantir le libre exercice des pratiques religieuses israélites (viande dite « casher ») et musulmanes (viande dite « halal »). Toutefois, l'abattage rituel constitue une importante dérogation aux règles générales de l'abattage classique, qui imposent un étourdissement préalable des animaux avant leur saignée (art. R. 214-70 du code rural). Or, certains abattoirs ne pratiquent pas l'étourdissement des animaux, ce qui constitue une violation flagrante des règles nationales et européennes de protection animale. En outre, l'absence de dispositif de contention mécanique pour maintenir les animaux avant leur saignée, qui s'impose si l'étourdissement préalable n'est pas pratiqué, a été constaté dans de nombreux abattoirs. Compte tenu de ces éléments, il lui demande quel est son sentiment sur le sujet et s'il entend prendre toutes les mesures propres à garantir le respect des règles générales de l'abattage et leur application lors des abattages rituels (pré-étourdissement des animaux ou équipement de contention mécanique).


Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche
  • publiée dans le JO Sénat du 26/04/2007 - page 858

Les services du ministère de l'agriculture et de la pêche et ceux du ministère de l'intérieur et de l'aménagement du territoire ont cherché des solutions permettant de concilier le légitime attachement des musulmans à l'abattage rituel avec le nécessaire respect des dispositions réglementaires en matière de protection animale, d'hygiène alimentaire et de protection de l'environnement. La recherche et l'évaluation de ces solutions sont favorisées par l'organisation de réunions de concertation entre les différentes parties concernées au plan départemental, auxquelles participent désormais des représentants des conseils régionaux du culte musulman. Les services de l'Etat mettent tout en place, aussi bien au plan national qu'au plan local, afin de satisfaire aux objectifs qu'ils ont annoncés à plusieurs reprises en matière de déroulement de l'Aïd-el-Kébir. C'est la raison pour laquelle a été admis le fonctionnement d'abattoirs agréés temporairement, dans l'objectif d'éviter les abattages clandestins. Les organisations représentant la protection animale sont associées à cette démarche commune de recherche de solutions pour un bon déroulement de cette célébration. La pratique d'un abattage rituel hors abattoir est sanctionnée par une contravention de la 5e classe. Il n'est pas envisagé de modifier la réglementation pour tolérer ce genre de pratique. En effet, seul un abattage en abattoir constitue une véritable garantie sanitaire, l'inspection ante mortem et celle des carcasses étant réalisées uniquement dans ces établissements, soumis eux-mêmes à des procédures rigoureuses d'agrément. Les associations de protection oeuvrent pour faire améliorer les conditions d'abattage des animaux que l'homme destine à sa consommation. Des initiatives, comme l'édition d'une brochure destinée à l'information et à la formation des sacrificateurs habilités pour le jour de l'Aïd-el-Kébir, ont été prises et réalisées avec la collaboration de la Fédération nationale des exploitants d'abattoirs publics (FNEAP), pour accompagner la circulaire interministérielle destinée à tous les préfets. L'une des caractéristiques réglementaires de l'abattage rituel s'illustre par la possibilité de déroger à l'étourdissement des animaux mais pas à leur contention. De même, le sacrifice de l'animal doit se faire par une personne habilitée par l'une des trois mosquées (Paris, Evry, Lyon). A maintes reprises il a été indiqué que certains représentants du culte musulman étaient favorables à la pratique de l'étourdissement des animaux. Afin de disposer d'arguments scientifiques permettant aux représentants religieux de promouvoir l'utilisation de l'étourdissement des animaux destinés à la consommation rituelle, il a été demandé à l'Académie vétérinaire de France d'indiquer l'état des connaissances techniques sur la prise en compte de cette étape dans la mort de l'animal avec son impact sur son intégrité vitale. Cette haute assemblée a bien voulu rendre un rapport, richement étayé, permettant d'appréhender la réalité de l'impact des différentes techniques d'étourdissement sur les fonctions vitales des animaux. Les associations de protection animale et les représentants cultuels vont donc pouvoir prendre en considération une évolution possible des pratiques du sacrifice rituel des animaux allant dans le sens du respect des animaux. L'évolution réglementaire qui peut y être associée est en cours.

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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 13:16

12ème législature

Question N° : 118009

 de  M.   Dosé François ( Socialiste - Meuse )

QE

Ministère interrogé : 

agriculture et pêche

Ministère attributaire : 

agriculture et pêche

 

Question publiée au JO le :  13/02/2007  page :  1454

 

Réponse publiée au JO le :  27/03/2007  page :  3110

 

 

Rubrique : 

agroalimentaire

Tête d'analyse : 

réglementation

Analyse : 

abattage rituel

Texte de la QUESTION :

M. François Dosé attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la question posée par les sacrifices rituels. Considérant la capacité d'abattage sur le territoire français à l'aube du sacrifice de l'Aïd-el-Kébir, le Conseil français du culte musulman craignait que les conditions ne soient pas réunies pour un déroulement normal du sacrifice rituel 2006. L'abattage hors abattoir est illégal et entraîne des souffrances animales et un risque sanitaire non négligeable pour les pratiquants et consommateurs. Se pose donc la question de l'étourdissement des animaux avant leur abattage. Sachant que rien dans les textes sacrés ne s'opposerait à l'étourdissement des animaux avant leur saignée dans le cadre d'un abattage hallal, il souhaite savoir s'il entend définir la réglementation susceptible de s'imposer dans la pratique de l'abattage rituel et notamment rendre obligatoire l'étourdissement des animaux avant tout abattage.

Texte de la REPONSE :

Les services du ministère de l'agriculture et de la pêche et ceux du ministère de l'intérieur et de l'aménagement du territoire ont cherché des solutions permettant de concilier le légitime attachement des musulmans à l'abattage rituel avec le nécessaire respect des dispositions réglementaires en matière de protection animale, d'hygiène alimentaire et de protection de l'environnement. La recherche et l'évaluation de ces solutions sont favorisées par l'organisation de réunions de concertation entre les différentes parties concernées au plan départemental, auxquelles participent désormais des représentants des conseils régionaux du culte musulman. Les services de l'État mettent tout en place, aussi bien au plan national qu'au plan local, afin de satisfaire aux objectifs qu'ils ont annoncés à plusieurs reprises en matière de déroulement de l'Aïd el-Kébir. C'est la raison pour laquelle a été admis le fonctionnement d'abattoirs agréés temporairement, dans l'objectif d'éviter les abattages clandestins. Les organisations représentant la protection animale ont été associées à cette démarche commune de recherche de solutions pour un bon déroulement de cette célébration. La pratique d'un abattage rituel hors abattoir est sanctionnée par une contravention de la 5e classe. Il n'est pas envisagé de modifier la réglementation pour tolérer ce genre de pratique. En effet, seul un abattage en abattoir constitue une véritable garantie sanitaire, l'inspection ante mortem et celle des carcasses étant réalisées uniquement dans ces établissements, soumis eux-mêmes à des procédures rigoureuses d'agrément. Les associations de protection oeuvrent pour faire améliorer les conditions d'abattage des animaux que l'homme destine à sa consommation. Des initiatives, comme l'édition d'une brochure destinée à l'information et à la formation des sacrificateurs habilités pour le jour de l'Aïd el-Kébir, ont été prises et réalisées avec la collaboration de la Fédération nationale des exploitants d'abattoirs publics (FNEAP), pour accompagner la circulaire interministérielle destinée à tous les préfets. L'une des caractéristiques réglementaires, tant communautaire que nationale, de l'abattage rituel s'illustre par la possibilité de déroger à l'étourdissement des animaux mais pas à leur contention. De même, le sacrifice de l'animal doit se faire par une personne habilitée par l'une des 3 mosquées (Paris, Évry, Lyon). À maintes reprises, il a été indiqué que certains représentants du culte musulman étaient favorables à la pratique de l'étourdissement des animaux. Afin de disposer d'arguments scientifiques permettant aux représentants religieux de promouvoir l'utilisation de l'étourdissement des animaux destinés à la consommation rituelle, il a été demandé à l'Académie vétérinaire de France d'indiquer l'état des connaissances techniques sur la prise en compte de cette étape dans la mort de l'animal avec son impact sur son intégrité vitale. Cette haute assemblée a bien voulu rendre un rapport, richement étayé, permettant d'appréhender la réalité de l'impact des différentes techniques d'étourdissement sur les fonctions vitales des animaux. Les associations de protection animale et les représentants cultuels vont donc pouvoir prendre en considération une évolution possible des pratiques du sacrifice rituel des animaux allant dans le sens du respect des animaux. Un travail de réflexion sur l'évolution réglementaire qui peut y être associée est en cours.

SOC 12 REP_PUB Lorraine O

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14 février 2007 3 14 /02 /février /2007 04:52

Propagande L’histoire cachée des « caricatures de Mahomet »
par Thierry Meyssan* 

publié par le réseau http:// www. Voltairenet.org le 13 février 2007

Vous pensez tout savoir sur l’affaire des « caricatures de Mahomet » et vous être fait votre opinion en connaissance de cause. Pourtant, vous ignorez tout de cette vaste opération de propagande visant à promouvoir la « guerre des civilisations », à commencer par le fait qu’aucun de ces dessins ne représente Mahomet. Thierry Meyssan revient ici sur les liens que les différents protagonistes entretiennent avec l’administration Bush et sur la manière dont ils ont fait déraper le débat public aussi bien en Orient qu’en Occident.




 

Le procès de Charlie Hebdo s’est ouvert le 7 février 2007 à Paris dans l’affaire dite des « caricatures de Mahomet ». En pleine campagne électorale présidentielle, de hautes personnalités sont venues témoigner à la barre en faveur « de la laïcité et de la liberté d’expression ».

La presse et les responsables politiques manifestent une quasi-unanimité. Donnant le ton général dans son éditorial, le quotidien atlantiste Le Monde écrit : « Le procès de Charlie Hebdo est celui d’un autre âge, d’un autre temps. Même si les plaignants n’invoquent pas cet argument, il faut avoir en mémoire que ce qui a déclenché la polémique, c’est la représentation du prophète Mahomet, qui, aux yeux de l’islam, est un blasphème. On est donc en présence d’une querelle obscurantiste » [1].

Sans écouter le grief des plaignants, ni attendre le jugement du tribunal, la parole publique assimile les associations de musulmans à des groupes obscurantistes, étrangers à la République laïque et moderne. Au nom de la laïcité, on stigmatise les fidèles d’une grande religion. Soyons alertés par ce paradoxe : au nom de la laïcité, nous perdons le sens de la tolérance. Ressaisissons-nous avant de plonger tête baissée dans la « guerre des civilisations » [2].

La laïcité, la vraie, est fille de la Raison. Prenons le temps d’analyser la genèse et les enjeux de ce conflit. Nous allons voir que cette affaire a été soigneusement organisée. Malgré les apparences, les personnes qui ont publié les caricatures et celles qui ont organisé les manifestations dans le monde musulman ne sont pas des adversaires. Elles agissent de concert pour nous dresser artificiellement les uns contre les autres.

Les apparences

En septembre 2005, la presse danoise rapporte qu’un auteur pour enfants ne parvient pas à trouver un illustrateur pour un ouvrage consacré à Mahomet car ceux-ci ont peur de critiquer l’islam. Réagissant à ce conformisme, le rédacteur en chef du plus grand quotidien du pays lance un concours d’illustrateurs dans son journal. Bientôt douze caricatures sont publiées.

En novembre, la Société islamique du Danemark, qui s’estime outragée, exige des excuses et organise une manifestation devant les locaux du quotidien. Les positions se durcissent et plusieurs journalistes font état de menaces de mort qu’ils ont reçues. Une délégation de la Société islamique du Danemark rédige un dossier sur l’affaire et alerte la Ligue arabe et l’Organisation de la conférence islamique. Onze ambassadeurs à Copenhague demandent à rencontrer le Premier ministre danois pour résoudre la crise naissante, mais celui-ci fait valoir qu’il n’a aucun pouvoir sur la presse et décline la rencontre.

La presse rapporte en novembre qu’un parti politique pakistanais offre une prime à qui tuera un des dessinateurs. Le Premier ministre danois condamne ces propos, mais il s’avère vite que l’information est fausse.

En décembre, le sommet de la Conférence islamique, puis celui des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe évoquent l’affaire. Le Haut-commissaire des Nations- unies lance une enquête sur le racisme de la presse danoise. Le Conseil des ministre du Conseil de l’Europe note l’attitude dilatoire du gouvernement danois dans une affaire qui relève du racisme et non de la liberté de la presse.

En janvier 2006, le Premier ministre danois rappelle avec insistance dans son message de bonne année son attachement à la liberté d’expression. Le procureur de Viborg classe sans suites la plainte pénale déposée par les organisations musulmanes sous le double chef d’inculpation de blasphème et d’incitation à la haine.

En février, des manifestations se multiplient dans le monde contre les représentations et les intérêts danois. Des drapeaux et des ambassades sont brûlés, des produits boycottés. La réprobation du monde musulman s’étend à la France, ou un quotidien a publié les caricatures, puis à toute l’Europe qui semble complice.

À Paris, les caricatures sont reprises dans France Soir, puis dans Charlie Hebdo suscitant une plainte de la Grande Mosquée de Paris (GMP) et de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Alors que la classe dirigeante fait bloc derrière ces publications, le président Jacques Chirac reçoit les plaignants à l’Élysée et rappelle que la liberté d’expression est une responsabilité.

Les contradictions

Voilà une histoire simple, dont les évènements semblent s’enchaîner de manière cohérente. Pourtant, plusieurs éléments sonnent faux.

Si le rédacteur en chef d’un grand quotidien danois s’est insurgé contre la difficulté d’illustrer un livre pour enfants, comment en est-il arrivé à publier des caricatures qui ne sont certainement pas destinées aux enfants ?

Le Jyllands-Posten est le quotidien le plus diffusé au Danemark. Positionné à droite, il mène depuis trois ans une violente campagne anti-immigrés. Il n’a cessé de multiplier les articles et les éditoriaux pour insinuer que l’islam n’est pas compatible avec la démocratie et que les musulmans ne sont pas intégrables dans la société danoise. Ce matraquage a été conduit pour soutenir la réélection de la coalition gouvernementale d’Anders Fogh Rasmussen. En trois ans, le Jyllands-Posten a submergé le Danemark avec son discours islamophobe, dont le Premier ministre est devenu le héraut.

La coalition libérale-conservatrice a renversé les sociaux-démocrates qui ont dominé la scène politique pendant 80 ans. Elle a poussé le pays à remettre en cause l’État-providence et à se lancer dans une politique effrénée de privatisations et de dérégulation. Selon une technique électorale classique, la populations supportant mal la brutalité de ces changements, Anders Fogh Rasmussen a tenté de déplacer le débat des questions sociales vers la désignation de boucs émissaires : les étrangers.

Le Conseil danois de la presse a admonesté le Jyllands-Posten, en mars 2002, pour avoir violé la déontologie de la profession en soulignant sans raison l’origine ethnique de personnes impliquées dans une affaire criminelle. Le Premier ministre n’avait pas manqué alors de voler au secours du journal en dénonçant le politiquement correct qui se serait emparé de la profession.
La violence du journal a été relevée dans le rapport de l’European Network Againt Racism, la fédération des associations anti-racistes européennes, dans son rapport 2004 sur le Danemark [
3]. Le Jyllands-Posten y est décrit comme une publication d’extrême-droite. Cet observatoire a conduit une analyse du contenu du journal pendant trois mois. Il a relevé que 53 % des chroniques, 55 % des articles, 71 % des brèves, 73 % des tribunes libres, 79 % des éditoriaux et 81 % des courriers de lecteurs traitant des minorités étrangères les présentent de manière négative.

En d’autres termes, le journal n’a pas publié ces caricatures pour libérer les illustrateurs danois d’une auto-censure oppressante, mais comme un élément dans une vaste campagne d’incitation à la haine.

Seconde incohérence : Pourquoi des dessins qui visent à brocarder une religion l’assimilent-elle au terrorisme ?

Le concours de caricatures a été lancé par le responsable du supplément culturel dominical du journal, Fleming Rose. Il se définit comme « juif sioniste » et n’éprouve aucun état d’âme lorsqu’on lui fait remarquer que le Jyllands-Posten fut partisan, dans les années 30 et 40, du fascisme et du nazisme. Menacé de mort après la publication des caricatures, Fleming Rose a préféré se réfugier aux États-Unis que rester sous la protection de la police danoise.

Fleming Rose est un ami du théoricien de l’islamophobie, Daniel Pipes [4]. Dans un article du 29 octobre 2004, Rose relate ses discussions avec Pipes et soutient ses thèses. « Pipes est surpris qu’il n’y ait pas d’alarme plus forte en Europe face au défi que représente l’islam au regard de la chute du taux de fécondité et de l’affaiblissement de l’identité historique et culturelle », écrit-il.

Daniel Pipes est l’auteur de cette célèbre formule : « Tous les musulmans ne sont pas terroristes, mais tous les terroristes sont musulmans ». Sur cette base, il préconise une surveillance policière systématique de tous les musulmans aux États-Unis et en Europe. Les dessins édités par Fleming Rose vont plus loin encore : ils insinuent que tous les musulmans sont des terroristes en puissance.

Merete Eldrup, la directrice du Jyllands-Posten est l’épouse d’Anders Eldrup, lui-même directeur de la compagnie nationale des hydrocarbures la Danish Oil and Natural Gas (DONG). Depuis cinq ans, c’est-à-dire depuis l’arrivée de la coalition libérale-conservatrice au pouvoir, M. Eldrup et le Premier ministre participent aux réunions annuelles du Groupe de Bilderberg. Ce club très fermé est une émanation de l’OTAN qui y invite, y teste et y adoube les messagers de l’Amérique en Europe.

Depuis la première guerre du Golfe, en 1991, et plus encore depuis les attentats de septembre 2001, les services de l’OTAN développent des études sur le thème de l’ennemi intérieur. Les banlieues islamisées d’Europe seraient des repaires de terroristes. Baignant dans cette atmophère, Fleming Rose et Merete Eldrup ne voient donc chez les musulmans que des terroristes potentiels.

Trosième incohérence : Pourquoi le Premier ministre danois a-t-il négligé les médiations lorsqu’elles étaient possibles ?

Anders Fogh Rasmussen n’est pas seulement l’auteur de Fra socialstat til minimalstat (De l’État socialiste à l’État-minimal), il est surtout le fils spirituel d’Uffe Ellemann-Jensen, ancien président de son parti. Celui-ci était longtemps l’homme de Washington dans le pays. Ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre de 1982 à 1993, il élabora une doctrine qui porte son nom selon laquelle un petit État comme le Danemark peut jouer un grand rôle sur la scène internationale en ouvrant la voie aux États-Unis. Il réussit à convaincre l’opinion publique danoise, fort réticente, de participer à la Guerre du Golfe, en 1991. Il sut aussi reconnaître avant tout autre pays l’indépendance des États baltes, provoquant ainsi l’éclatement de l’Union soviétique dans l’onde de choc de la dissolution du Bloc de l’Est. En 1995, il postula au secrétariat général de l’OTAN, mais Jacques Chirac s’y opposa avec force, faisant valoir l’alignement complet d’Ellemann-Jensen sur Washington.

Anders Fogh Rasmussen a assuré la présidence tournante de l’Union européenne lors du second semestre 2002. C’est lui qui a préparé les accords secrets passés entre l’Union et les États-Unis dans le cadre du Nouvel agenda transatlantique ; accords qui ont été signés le 22 janvier 2003 et qui ont autorisé l’enlèvement, la séquestration et la torture par la CIA et le MI6 de suspects n’importe où dans l’Union [5].
Selon un rapport du Conseil de l’Europe, la pratique des enlèvements, séquestrations et tortures se serait considérablement développée. Plus d’une centaine de victimes ont été identifiées. Ce sont exclusiement des musulmans.

Au même moment, M. Rasmussen publie dans The Times de Londres une tribune libre co-signée avec sept autres chefs de gouvernements européens pour tenter d’embarquer l’Union dans la guerre en Irak [6]. En définitive, il enverra plus de 500 hommes participer à l’occupation du pays. Ils sont stationnés près de Basra à Camp Denevang. Lorsqu’il se confirmera que l’Irak ne disposait pas d’armes de destruction massive, une commission d’enquête parlementaire établira que — comme George W. Bush et Tony Blair— Anders Fogh Rasmussen avait intentionnellement menti à ses concitoyens pour les faire entrer en guerre [7].

Non seulement le Premier ministre n’avait aucune envie d’appaiser la crise des caricatures, mais celle-ci sert ses objectifs politiques en creusant un fossé entre les civilisations. La tension renforce sa position intérieure et la stratégie internationale de ses alliés. Certes, le boycott a coûté au Danemark 1 milliard de couronnes (134 millions d’euros), mais à n’en pas douter les États-Unis sauront le dédommager.

Un livre publié par le journaliste Tøger Seidenfaden et l’historien Rune Engelbreth Larsen établit, sur la base de 4 000 documents officiels, que le Premier ministre a tout fait pour provoquer la crise. Ainsi, il a délibérement menti à l’opinion publique en faisant croire que les ambassadeurs de la Ligue arabe réclamaient une censure religieuse lorsqu’ils demandaient un dialogue pour limiter la propagation du racisme [8].

Dans son rapport annuel sur le Danemark, le Comité européen contre le racisme et l’antisémitisme (dépendant du Conseil de l’Europe et non pas de l’Union européenne) exprime sa « grande préoccupation » face au développement d’un « climat d’intolérance et de xénophobie envers les réfugiés et les demandeurs d’asile ainsi que les groupes minoritaires en général, et les musulmans en particulier ». Il en rend directement responsable le Premier ministre et le Parti populaire danois, membre de la coalition gouvernementale. Il dénonce la non-application systématique de la loi réprimant le racisme [9].

Quatrième incohérence : Alors que ces caricatures sont d’une médiocrité accablante et qu’elles ont d’abord plus suscité le mépris que la colère, comment se fait-il qu’elles ont enflammé le monde musulman avec plus de force que l’occupation de la Palestine, l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, et le bombardement du Liban ?

Dès la publication des caricatures, des organisations musulmanes danoises se sont réunies pour élaborer une riposte commune. Elles ont déposé une plainte au double chef de blasphème (art. 140 du Code pénal danois) et d’appel à la haine et à la discrimination contre un groupe de personne eu égard à son appartenance religieuse (art. 266b). Parallèlement à cette action collective, certains participants à ce regroupement organisèrent des manifestations et un lobbying auprès des ambassadeurs d’États musulmans à Copenhague autour d’Ahmad Abou Laban [10], l’îman de la groupusculaire Société islamique du Danemark (Islamik Trossamfund) et de son ami Ahmed Akkari autodésigné porte-parole d’un Comité européen de défense du prophète créé pour l’occasion. Il s’agissait pour eux d’élargir le débat à la question générale des discriminations dont les musulmans sont victimes au Danemark. Pour ce faire, ils constituèrent un dossier de 43 pages qu’ils illustrèrent avec des caricatures, dont celles du Jyllands-Posten.

Cependant, le « Dossier Akkari » comprend aussi des dessins autrement plus insultants que ceux du Jylands-Posten. On y présente par exemple un musulman accroupi en prière et sodomisé par un chien. C’est à la lecture de ce document que de nombreuses autorités arabes et musulmanes, civiles et religieuses, se sont mobilisées. Surtout, c’est ce dossier qui a convaincu les relais d’opinion dans le monde musulman que les caricatures portaient sur Mahomet et sur l’islam.

Abou Laban et Akkari ont entrepris une tournée internationale au cours de laquelle ils ont rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe, le grand mufti du Caire, le directeur de l’université Al-Azhar, le grand mufti de Beyrouth, le cheik Faldlallah du Hezbollah, le cardinal Sfeir, et le grand mufti de Damas.

Ce périple est d’autant plus surprenant qu’Abou Laban n’aurait jamais dû entrer sur le territoire égyptien où il est interdit de séjour, tout comme aux Émirats arabes unis. Laban est en effet l’un des commandants d’un mouvement partiellement clandestin, le Hizb ut-Tahrir (Parti de la libération) que les nationalistes arabes ne portent pas dans leur cœur.

Créé en 1953 par le juriste palestinien Taqiuddin al-Nabhani, le Hizb ut-Tahrir prétend vouloir rétablir le califat ottoman qui domina et opprima le monde arabe. Ce mouvement a évidemment été très mal perçu par les États arabes qui y ont vu, à tort ou à raison, un groupe d’illuminés manipulés par les services britanniques pour maintenir leur influence dans la région. Le fondateur mourut à Beyrouth, en 1977. Bien que le parti se présente comme non-violent, son programme ne laisse aucun doute sur ses intentions. Il prévoit de créer un État islamique unique placé sous l’autorité dictatoriale d’un calife et appliquant une interprétation sévère de la charia. Le calife doit être secondé par un émir du Jihad qui devra mobiliser tous les hommes de plus de 15 ans et livrer la guerre à tous les non-musulmans.

Le quartier général du Hizb ut-Tahrir n’est pas installé à Istanbul, comme on pourrait le croire, mais à Londres, où il jouit d’une forte protection policière bien que le Premier ministre Tony Blair l’ait qualifié d’organisation terroriste. Les principaux dirigeants londoniens du mouvements sont rémunérés comme très hauts cadres de multinationales anglo-saxonnes de l’informatique, bien que ce type d’emploi nécessite une accréditation secret-défense.

À défaut d’être populaire dans le monde arabe, les partisans du rétablissement du califat ottoman le sont auprès de quelques populations turcophones d’Asie centrale. Le Hiz ut-Tahrir fomente des troubles dans toute cette région, jusque et y compris au Xin Kiang chinois, quels que soient les régimes en place. On éprouve de la compassion pour ses membres lorsqu’ils sont arrêtés et torturés par le régime de Karimov en Ouzbékistan, mais cela ne signifie pas qu’ils seraient plus doux que leurs tortionnaires s’ils arrivaient au pouvoir.

Les États de la région n’ont pas tardé à comprendre le danger que représente le Hiz ut-Tahrir. Ils le considèrent comme instrumenté par la CIA et le MI6 au même titre que les moudjahidines afghans le furent contre l’URSS [11] et se sont unis pour le combattre. C’est l’un des objectifs de l’Organisation de coopération de Shangaï, la nouvelle alliance russo-chinoise.

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Incitations à la haine
Sur la caricature de gauche (Centre d’études du problème juif de Bologne, 1943), le personnage n’est pas Moïse, mais un juif emblématique qui est rendu responsable de la Seconde Guerre mondiale. Sur la caricature de droite (Jylland-Posten, 2005), le personnage n’est pas Mahomet, mais un musulman emblématique qui est rendu responsable du terrorisme, qualifié par le président Bush de « Nouvelle Guerre mondiale ». Ces deux dessins n’ont rien à voir avec la critique d’une religion. Ce sont deux caricatures de propagande visant à stigmatiser des groupes de croyants. La première a servi à justifier un génocide, à quoi est destinée la seconde ?
La manipulation en France

France Soir est le premier titre français à reproduire les caricatures. Le quotidien, qui était alors en faillite, faisait l’objet d’âpres luttes d’influence entre financiers voulant en prendre le contrôle. Les personnels qui décident de cette publication sont liés à un mystérieux repreneur potentiel du journal dont on ne connaitra le nom que quelques mois plus tard. Il s’agit du marchand d’armes Arcadi Gaydamak, président du Bétar (la milice du Likoud) et du club de football du même nom, candidat à la mairie de Jérusalem. Son identité avait été masquée le plus longtemps possible car il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour fraude fiscale.

Une semaine plus tard, les caricatures sont reprises par Charlie Hebdo. Comme l’a montré Cédric Housez dans nos colonnes, l’hebdomadaire satirique se focalise depuis la fin 2003 sur la dénonciation du péril musulman. Il prend position contre la participation de Tariq Ramadan au Forum social européen, pour l’interdiction du voile, contre la politique arabe de la France, pour la politique d’Israël, etc. [12]

Pour France Soir, comme pour Charlie Hebdo, ces publications prolongent des campagnes de presse déjà anciennes au service de l’idéologie néoconservatrice de la « guerre des civilisations ». Elles font preuve d’efficacité puisque la classe dirigeante française, quasi-unanime, feint de ne pas voir le propos anti-musulman et apporte son soutien à ce bel exercice de la liberté d’expression. Seule voix discordante, Jacques Chirac souligne que « la France, pays de laïcité, respecte toutes les religions et toutes les croyances ».

Allant un peu plus loin encore dans l’hypocrisie, Charlie Hebdo publie Le Manifeste des douze. L’islamisme y est dénoncé comme le nouveau totalitarisme [13] et opposé à la liberté d’expression. Parmi les signataires, on retrouve, outre Philippe Val directeur du journal, la députée affabulatrice néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, les journalistes Caroline Fourest et Antoine Sfeir, et l’essayiste Bernard Henry-Lévy.

La Grande Mosquée de Paris et l’Union des organisations islamistes de France (UOIF) ont porté plainte contre Charlie Hebdo. Plusieurs candidats à l’élection présidentielle française ont apporté leur soutien à l’hebdomadaire satirique, au nom de la « liberté d’expression ». D’abord Corinne Lepage (Cap 21) et Dominique Voynet (Les Verts) par voie de pétition. Puis François Bayrou (UDF) et François Hollande (représentant Ségolène Royal, PS) en venant témoigner à la barre lors du procès. Enfin, Nicolas Sarkozy (UMP) en adressant une lettre au tribunal. Jacques Chirac, qui était déjà intervenu au début de la polémique, ne s’est pas exprimé à nouveau, mais il a offert son avocat à la GMP et à l’UOIF. Le jugement sera connu le 15 mars 2006.

Nicolas Sarkozy a joué ici un rôle particulier. Lors de la publication des dessins, il avait, en tant que ministre de l’Intérieur et des Cultes, refusé d’engager des poursuites judicaires et conseillé aux associations membres du Conseil des musulmans de France de s’en charger. Puis, à leur plus grande surprise, il a envoyé in extremis une lettre aux avocats de Charlie Hebdo pour soutenir le journal. D’où l’hésitation du Conseil des musulmans de France à démissionner en bloc.

Blasphème ou incitation à la haine ?

Nous reproduisons ici la caricature la plus discutée. Elle représente un homme portant un turban qui est une bombe. Selon le Jyllands-Posten, cet homme serait Mahomet et le dessin brocarderait les extrémistes qui se réclament de ce prophète pour pratiquer le terrorisme. Or, sur le turban du personnage, on peut lire la profession de foi des musulmans : « Dieu est grand et Mahomet est son prophète ». Le personnage n’est donc en aucun cas Mahomet lui-même, mais un musulman emblématique. Le turban-bombe vise à associer son image et celle du terroriste. Ce message stigmatise les musulmans dans leur ensemble et constitue un appel à la haine normalement sanctionné par la loi dans toute société démocratique.

C’est à tort que l’on parle des « caricatures de Mahomet » là où il s’agit de caricatures des musulmans [14].

Dans un premier temps, il ne faisait aucun doute pour le tribunal que cette caricature ne relevait pas de la critique d’une religion, mais bien de l’injure et/ou de la diffamation envers un groupe de personnes au regard de son appartenance supposée à une religion. En effet, le tribunal a déclaré irrecevable une plainte d’une association religieuse qui voulait défendre les croyants en l’islam, mais a accepté celles de la GMP et de l’UOIF parce que les statuts de ces deux associations prévoient de défendre les droits de leurs adhérents en tant que justiciables et non en tant que croyants. Pourtant, dans un second temps, le président du tribunal a laissé se dérouler les débats comme s’il s’agissait d’un procès sur le droit de critiquer l’islam.

Dans cette affaire, il est désormais établit que les principaux protagonistes ont menti (le Jyllands-Posten à propos de ses objectifs, le Premier ministre danois quant aux revendications des ambassadeurs arabes, la Société islamique du Danemark sur la nature des caricatures, et Abou Laban sur son engagement politique). Il est également établi que tous ces protagonistes sont liés à l’administration états-unienne, laquelle promeut la « guerre des civilisations ».

 Thierry Meyssan
Journaliste et écrivain, président du Réseau Voltaire.
Les articles de cet auteur




 

[1] « Procès d’un autre âge », éditorial, Le Monde, 7 février 2007.

[2] « La "Guerre des civilisations" » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin 2004.

[3] ENAR Sshadow report 2004 Danemark, ENAR, pp. 40-43.

[4] « Daniel Pipes, expert de la haine », Voltaire, 5 mai 2004.

[5] « L’Union européenne a autorisé par écrit les prisons secrètes de la CIA dès janvier 2003 », Voltaire, 13 décembre 2005.

[6] « Europe and America must stand united », The Times, 29 janvier 2003. Voir analyse dans « La crise irakienne divise l’Europe entre atlantistes et indépendantistes », Voltaire, 30 janvier 2003.

[7] M. Rasmussen fera arrêter et incarcérer le major Frank Grevil qui avait violé le secret-Défense en transmettant au Parlement des documents internes des services secrets attestant la manipulation politique.

[8] Karikaturkrisen. En undersøgelse af baggrund og ansvar par Tøger Seidenfaden et Rune Engelbreth Larsen, Gyldendal, København 2006.

[9] Troisième rapport sur le Danemark, adopté le 16 décembre 2005 et rendu public le 16 mai 2006, ECRI, Conseil de l’Europe.

[10] Ahmad Abou Laban est décédé des suites d’un cancer, le 1er février 2007.

[11] « Enemies bought, friends sold : John Laughland The Uzbek upheaval is seen as a ’people power’ movement but is likely to cement US control of the region », The Guardian, 19 mai 2005

[12] « Vendre le "choc des civilisations" à la gauche » par Cédric Housez, Voltaire, 30 août 2005.

[13] « Choc des civilisations : la vieille histoire du "nouveau totalitarisme" » par Cédric Housez, Réseau Voltaire, 19 septembre 2006.

[14] Parmi les dessins du Jyllands-Posten, un seul représente Mahomet. Mais ce n’est pas une caricature. C’est le seul dessin destiné à illustrer un livre pour enfants.

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10 février 2007 6 10 /02 /février /2007 07:59
 

Les USA financent Reporters Sans Frontières, par Diana Barahona - Guild Reporter.

The Guild Reporter


Northern California Media Guild,11 mars 2005


RSF : Les Fonds gouvernementaux ternissent l’objectivité d’une organisation


Au cours de l’année dernière, les articles dans la presse états-unienne portant sur la liberté de la presse ont de plus en plus mentionné une organisation basée à Paris, Reporters Sans Frontières (RSF). Effectivement, malgré sa petite taille et l’absence de principes clairement affichés, RSF a réussi à obtenir la même reconaissance que le Comité pour la Protection des Journalistes basé à New-York qui peut se vanter de compter Walter Cronkite, Dan Rather et Tom Brokaw dans son conseil d’administration.

Il est certain que RSF a adopté de nombreuses causes chères aux journalistes états-uniens. Par exemple, elle était parmi les organisations qui ont demandé le plus fermement au Pentagone une enquête sur le bombardement de l’hotel Palestine, où deux journalistes trouvèrent la mort de façon inexpliquée. Plus récemment, elle a critiqué les procureurs qui s’en sont pris à Judith Miller, Matthew Cooper et d’autres journalistes qui refusaient de révéler leurs sources.

Mais RSF, contrairement à CPJ, est largement financée par des gouvernements, ce qui soulève des questions sur son objectivité. Un examen plus précis des combats menés par RSF - et ceux qu’elle ignore - suggère fortement un parti pris politique orienté en foncion de ses bailleurs de fonds. Malheureusement, l’organisation semble réticente à aborder ce sujet : le représentant de RSF à New York, Tala Dowlatshahi, mit fin à une conversation téléphonique lorsque la question fut posée de savoir si l’oganisation avait demandé l’année dernière des fonds gouvernementaux US autres que ceux déjà accordés par le National Endowment for Democracy.


Peut-être plus révélateur est le parti pris évident de l’organisation sur Haiti. RSF exprima son soutien au renversement du président Haitien, le 29 février 2004, par des forces franco-étatsuniennes et dans le même temps recevait 11 % de son budget du gouvernement français (397.604 euros pour 2003). Selon un journaliste basé à Haiti, Kevin Pina, l’organisation n’a parlé que des attaques contre les radios d’opposition, tout en ignorant les attaques contre d’autres journalistes et animateurs, afin de créer l’impression d’une violence d’état provoquée par les partisans d’Aristide.

RSF a attaqué Aristide pour les meurtres non résolus de deux journalistes, le qualifiant de "prédateur de la liberté de la presse", puis a salué son départ en juillet 2004 dans un article intitulé "La liberté de la presse retrouvée : un espoir à entretenir" ( www.rsf.org/article.php3id_article=10888 ). "un vent de liberté souffle de nouveau sur les stations de la capitale haïtienne" proclamait l’article, ajoutant qu’Aristide - qui n’avait pas d’armée - planifiait un "Un final "néronien" " à la crise qui fût déclenchée par l’invasion, depuis la République Dominicaine, de 300 paramilitaires armés de fusils M-16.

Mais RSF est restée silencieuse sur les lendemains sanglants du coup d’état, même devant les attaques répétées de journalistes. Par exemple, la mort du journaliste de radio Abdias Jean dans un bidonville de Port-au-Prince au mois de janvier dernier, tué par la police, est passée inaperçue auprès de l’organisation, tout comme l’agression par des coups de feu tirés contre le journaliste Raoul Saint-Louis au mois de février et après qu’il ait reçu des menaces de mort et qui doit désormais vivre caché. En fait, à la différence de sa campagne résolue contre Aristide, RSF ne trouve rien à dire sur le gouvernement actuel.

Pina affirme que les histoires racontées dans la presse sur la perte de soutien d’Aristide et le recours à des gangs pour s’accrocher au pouvoir étaient une manipulation d’une opposition créée par le Département d’Etat des Etats-Unis et les médias nationaux et internationaux. La version de l’histoire que les médias - et RSF - ont refusé est celle d’un président très populaire et d’une population qui voulait le voir terminer son mandat. Les opposants d’Aristide ont organisé de grandes manifestations que les médias ont retransmises avec zèle tout en ignorant les manifestations pro-Aristide bien plus nombreuses ; dans le même temps, le plus grand parti politique du pays, Lavalas, fût décrit comme une bande de voyous.

RSF a aussi critiqué le président du Venezuela, Hugo Chavez , accusé d’avoir critiqué les médias privés. Le conflit entre l’administration Chavez et les médias remontent à avant avril 2002, lorsque les quatre chaines de télévision privées ont activement aidé et soutenu un coup d’état militaire contre le gouvernement. La nuit du coup d’état, après des mois de diffusions de discours anti-Chavez et des appels pour "un gouvernement de transition", la station du patron de médias Gustavo Cisnero accueillaient des réunions de comploteurs - dont le futur dictateur Pedro Carmona.

Le président de l’Association des Télévisions Venezueliennes signa un décret pour dissoudre l’assemblée nationale, et pendant deux jours les télés ont censuré les informations sur l’enlèvement du président et la reprise du palais présidentiel par des troupes loyalistes appuyées par des milliers de partisans dans les rues. Aucun propriétaire ou responsable de chaine n’a été poursuivi ou ne s’est vu retirer sa licence d’émettre ; cependant, RSF continue de se ranger du côté des médias privés et contre un Chavez "authoritaire".

Le 26 novembre 2004, RSF a publié un rapport critiquant une proposition de réforme de la loi sur l’audiovisuel à l’Assemblée Nationale du Venezuela ("Reporters sans frontières dénonce une régression de la liberté de la presse" www.rsf.org/article.php3 ?id_article=12968 ). Par pur hasard ou non, ce rapport a été publié deux semaines seulement après que RSF ait demandé une subvention auprès du U.S. National Endowment for Democracy (NED). Bien que le NED soit officiellement une agence privée, ses fonds sont versés par le Congrès et Controlés par le Département d’Etat.

L’avocate des Droits de l’Homme, Eva Golinger, a découvert que plus de 20 millions de dollars ont été versés par le NED et USAID aux groupes d’opposition et médias privés du Venezuela, dont beaucoup avaient participé au coup-d’état. Le NED a accordé à RSF prés de 40.000 dollars au mois de janvier dernier. Bien que l’organisation ait critiqué Chavez avant le coup d’état de 2002 - bien avant le versement de la subvention - sa demande de subvention auprès d’une agence du gouvernement des Etats-Unis qui tente de renverser le président Venezuelien pose de sérieuses questions sur l’indépendence de RSF, et sur sa volonté de critiquer ses bienfaiteurs.

Ce qui nous amène à l’Irak et le rapport de 2004 de RSF sur l’invasion et ses suites, un rapport radoteur et contradictoire. Par exemple, le rapport signale que le renversement de Hussein "a ouvert une nouvelle ère de liberté... pour les journalistes Irakiens ;" dans le même temps, le International News Safety Institute ( www.newssafety.com ) signale que plus de 44 journalistes Irakiens et leurs assistants sont morts en couvrant le conflit depuis deux ans. De même, RSF affirme que le bombardement du Ministère de l’Information - un crime de guerre selon la Connvetion de Genève - "[mit fin] à des décennies d’absence de liberté de la press". Cette affirmation optimiste est suivie par 11 pages de compte-rendu sur des journalistes tués, blessés, disparus ou emprisonnés.

A leur crédit, le rapport de RSF ne fait pas totalement l’impasse sur la mort de cinq journalistes étrangers par des forces US ou les attaques par missile contre les télévisions Al-Jazeera et Abu-Dhabi. Mais ces attaques et d’autres contre la presse en Irak, comme la fermeture d’Al-Jazeera, n’ont apparemment pas fait trop de mal aux Etats-Unis dans le classement de RSF sur la liberté de la presse dans le monde. Les Etats-Unis occupent une honorable 17e place. En comparaison, le Venezuela est en 77e position.

Mais un exemple révélateur sur la manière dont RSF modère ses critiques contre les Etats-Unis est l’exemple de l’enlèvement du cameraman d’Al-Jazeera Sami Al Haj. Al Haj a disparu en décembre 2001, lors d’un reportage en Afghanistan, pour se retrouver dans le camp de concentration de Guantanamo, où il est toujours enfermé. Non seulement Al-Haj a physiquement disparu, mais a aussi disparu toute référence à lui sur le site internet de RSF, où il n’est mentionné qu’une seule fois depuis un communiqué sur Al-jazeera du 27 janvier. Par contraste, RSF lance régulièrement de grandes campagnes pour les journalistes européens enlevés par la résistance Irakienne.

Diana Barahona


-  Source : www.newsguild.org/gr/gr_display.php ?storyID=2213

-  Traduction : Cuba Solidarity Project

"Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba,
nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains."



Journalisme indépendant à Cuba : Nestor Baquer, agent de la sécurité infiltré raconte.

Les Etats-Unis et la « dissidence » cubaine, par Salim Lamrani.


Reporters Sans Frontières et les coups d’ Etats de Washington : le financement par l’ Institut Républicain International révélé, par Diana Barahona et Jeb Sprague.

Robert Ménard confirme : RSF est bien financé par Bush.

RSF, la CIA et l’omerta : Lettre ouverte au rédacteur en chef de Télérama, par Maxime Vivas.


Réponse aux mensonges de Reporters sans frontières, par Salim Lamrani.

Quand Reporters Sans Frontières couvre la CIA, par Thierry Meyssan.

Edifiant ! : Déclaration du Secrétaire d’Etat adjoint US Robert Noriega à propos de Cuba. A lire jusqu’au bout.


RSF adjure l’UE de l’aider à renverser Castro.


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10 février 2007 6 10 /02 /février /2007 07:51
 

REPORTERS SANS FRONTIÈRES
Ménard a des complices qui font semblant d’ignorer sa filière Miami

PAR JEAN-GUY ALLARD de Granma international

AVEC un budget provenant des millions du Plan Bush d’annexion de Cuba, Reporters sans frontières mène en ce moment son dernier cycle d’attaques contre l’Île, avec la complicité de médias qui font semblant d’ignorer le financement douteux de RSF et ses liens permanents avec l’extrême droite cubano-américaine.

En plus de disposer d’une comptabilité secrète, gérée par un cabinet de comptabilité d’Alexandria, en Virginie —à moins de 15 minutes du quartier général de la CIA — et d’un compte dans une succursale de la City Bank de New York alimenté par le flot de billets de National Endowment for Democracy, Robert Menard peut compter dans la métropole nord-américaine sur une personne de confiance, Tala Dowlatshahi, qui s’assure de la fluidité des dépôts.

La fortune de Ménard est ensuite transférée, par tranches de 10 000 dollars USA, au compte numéro FR76 4255 9000 9821 0281 du Crédit Coopératif (CCOPFRPP), à Paris¼ un trésor auquel le chef de RSF se réserve un accès exclusif !

Selon un article publié en août sur le site web nord-américain Counterpunch, par les chercheurs Diana Barahona et Jeb Sprague, l’alliance entre RSF et le Département d’État est si confidentielle que la NED refuse de révéler le contenu des documents IRI 2002-022/7270, IRI 2003-027/7470 et IRI 2004-035/7473 qui contiennent les détails des ententes existant entre RSF et l’International Republican Institute, l’instrument de propagande du Parti républicain.

L’IRI et la NED sont deux des intermédiaires utilisés depuis l’administration Reagan pour détourner des fonds publics vers des organisations étrangères qui appuient les plans d’ingérence de l’extrême droite nord-américaine et de l’Agence centrale de renseignement.

Aux donations secrètes de la NED/IRI s’ajoutent celles de Frank Calzon, du Center for a Free Cuba et Freedom House, et les chèques ponctuels d’Orlando Gutiérrez-Boronat, du Directorio Democrático Cubano, qui avec sa subvention de 663 690 dollars du fonds spécial assigné par le Département d’État, s’est emparé du record miamien de l’arrosage anti-cubain, selon des chiffres officiels.

Dans cette dernière campagne, Ménard a obtenu la collaboration d’agences complaisantes (la Reuters y a notablement contribué) qui évitent de toucher le sujet de ses relations avec Bacardi, le Cuban Liberty Council et la Fondation nationale cubano-américaine, tous associés aux activités de Luis Posada Carriles.

Il a aussi pu compter sur la collaboration ‘éthique’du Nuevo Herald qui souffre du même problème de myopie quand, en ayant des collaborateurs du Département d’État dans sa rédaction, n’arrive pas à mentionner que Ménard collabore avec Radio Marti et qu’on le paie ensuite pour faire sa propagande contre Cuba. Il y a bien une raison derrière le fait qu’il n’ai rien dit quand ont été congédiés puis réembauchés les autres collaborateurs.

Dans un article récent sur Cuba à partir de matériel fourni par RSF, le Herald oublie que Ménard, le propriétaire de RSF, n’a pas mentionné dans ce qu’il qualifie de rapport annuel de son organisation, la scandaleuse expulsion des pages du Miami Herald du plus populaire de ses commentateurs, Jim DeFede, en raison de sa condamnation du terrorisme cubano-américain dans une chronique publiée le 10 juillet 2005.

Entretemps, Carlos Alberto Montaner, condamné pour terrorisme à La Havane en 1960 quand il se consacrait à placer des bombes dans des magasins, continue à publier dans ce même journal ses commentaires orientés par ses patrons de la CIA.

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10 février 2007 6 10 /02 /février /2007 07:45
Philippe Val et les conflits du Proche-Orient

vendredi 9 février 2007, par Alain Gresh


Accord entre le Fath et le Hamas. Les deux organisations palestiniennes ont signé un accord qui devrait mettre fin aux affrontements armées et déboucher sur la création d’un gouvernement d’union nationale. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a nommé Ismaïl Haniyeh comme premier ministre et lui a transmis la lettre suivante :

« En tant que président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et président de l’Autorité palestinienne, et en accord avec la loi fondamentale (basic law) et les pouvoirs qui me sont conférés :»

a) Je vous charge de former le prochain gouvernement palestinien dans les délais prévus par la loi fondamentale (cinq semaines) ;

b) Après avoir formé le gouvernement et nous l’avoir soumis, il doit être présenté devant le Conseil législatif pour obtenir la confiance ;

c) Je vous demande en tant que prochain chef du gouvernement de vous soumettre aux intérêts supérieurs du peuple palestinien, de préserver ses droits et ses conquêtes et de les développer et de travailler pour atteindre ses objectifs nationaux tels qu’ils ont été approuvés par le Conseil national palestinien, par la loi fondamentale, par le document de réconciliation nationale et par les décisions du sommet arabe. »

« Sur cette base, je vous appelle à respecter les résolutions internationales et les accords signés par l’OLP. »

Quand les banques s’enrichissent au détriment des Palestiniens. L’organisation Oxfam vient de publier un communiqué « L’aide européenne à la Palestine gaspillée en frais bancaires ». Selon l’organisation, tous les mois, la banque HSBC prélève un million de dollars sur les fonds versés par l’Union européenne aux Palestiniens. L’Union a, en effet, mis en place un mécanisme compliqué pour contourner le gouvernement palestinien appelé Mécanisme temporaire international. Oxfam appelle à « l’abandon du “Mécanisme Temporaire International” et à la reprise par les Etats européens de leur financement aux services essentiels fournis par les autorités palestiniennes au niveau local et national. »

Ce mécanisme qui remplace l’aide aux autorités par une aide aux individus rappelle étrangement celui que la communauté internationale avait mis en place contre l’Irak. Pendant plus de dix ans, on a appliqué un embargo contre ce pays, embargo qui a affaibli les structures étatiques. Celles-ci se sont effondrées lors de l’invasion américaine d’avril 2003 ; désormais, l’Etat irakien est évanescent et la région en paie les conséquences.

Poser les bonnes questions sur la guerre avec l’Iran. « Eviter la prochaine folie militaire au Proche-Orient exige que l’ordre du jour de l’analyse et du débat ne soit pas aussi sévèrement et tendancieusement tronqué qu’il l’était avant l’Irak. On devrait non seulement ne pas permettre aux partisans de l’action militaire de manipuler les réponses, mais on ne devrait également pas les laisser définir les questions. » C’est ce qu’écrit Paul R. Pilar, dans un article du Washington Post du 4 février et que notre ami K. a traduit (document joint)

Philippe Val et les conflits du Proche-Orient

Depuis plusieurs années, Philippe Val, le directeur de Charlie-Hebdo, a infléchi les positions qu’il défend sur les conflits du Proche-Orient. Il est intéressant de rappeler certaines d’entre elles.

Le site Acrimed publie le texte écrit par Philippe Val sur Yasser Arafat dans son éditorial du 3 avril 2002 dans Charlie-Hebdo, alors que l’opération « Rempart » battait son plein, à la veille des massacres de Jénine :

« Aujourd’hui, la totalité de la presse et des médias français soutient Arafat, un peu comme on a soutenu José Bové quand il défendait le roquefort. Arafat est un de ces éléments grâce auxquels perdure un système basé sur la "consommation d’idées rapides", comme on dit "restauration rapide". Sharon et Arafat sont deux rouages complémentaires de la machine qui fabrique la peur sur laquelle se fonde la servitude volontaire des peuples. Si Sharon est coupable de se laisser entraîner à l’irréparable, Arafat est coupable d’avoir voulu et prémédité cette stratégie. J’ai l’intuition que ces deux types de dirigeants sont les ennemis de l’humanité. »

On ne s’étonnera pas de voir Philippe Val défendre le pamphlet de Pierre-André Taguieff sur la judéophobie et l’ait jugé « indispensable : travail de recherche sérieux, comme toujours avec Taguieff […], ce livre est petit par la taille mais grand par le contenu ».

En juillet 2006, alors que l’aviation israélienne détruisait systématiquement le Liban et ses infrastructures et poursuivait ses opérations à Gaza, il écrivait dans un éditorial du 19 juillet :

« Les malheurs n’arrivent pas qu‘aux autres. Aux Israéliens, il n’arrive jamais rien. Ils vivent heureux et en sécurité, entourés de voisins charmants qui s’appellent Syrie, Hezbollah, Hamas. Ces braves gens ne feraient jamais de mal à une mouche. Mais comme l’Israélien a le fond méchant, il passe son temps à massacrer et à emprisonner les enfants des voisins. »

« Le leader chiite Hassan Nasrallah est un héros au sourire si doux. Il vient juste de foutre le feu à la région, mais évidemment, c’est de la faute d’Israël. Israël n‘est jamais agressé. Israël n‘est jamais en danger. Israël a toujours tort. La cruauté ontologique de l‘Israélien, au fond, est rassurante. Elle permet de mesurer à quel point on est du côté du bien, de la générosité, de l’irréprochable. »

« Vous voulez qu‘on vous trouve sympa et militant d’une gauche couillue et courageuse, portez un tee-shirt du Hamas à Paris-Plage. Que l’on critique les décisions du gouvernement israélien, qu‘on juge les ripostes excessives ou non, c’est une chose. Et qu‘on se donne au moins la peine de rappeler que le camp adverse - en l’occurrence le Hezbollah et sa jonction avec le Hamas - a aussi quelques responsabilités dans l’histoire. Pour les ambitions du Hezbollah - à savoir, fédérer pour le compte de l’Iran une grande force panislamiste -, une paix entre Israéliens et Palestiniens serait une catastrophe. »

« Ils font donc tout pour qu’une guerre fédératrice éclate, pendant laquelle l’Iran se hâtera d’achever son projet nucléaire. Qu’on parle de la réalité, au lieu d’en taire sans cesse la moitié. A moins d’annoncer la couleur et d‘avouer qu’on travaille dans un organe de propagande. Ce qui n’est pas le cas de Charlie. »

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29 décembre 2006 5 29 /12 /décembre /2006 06:53
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28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 09:23
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Aid El Adha

Arrivage du cheptel sous contrôle sanitaire

Les premiers arrivages du cheptel ovin par camions, en provenance des wilayas des Hauts Plateaux et celles limitrophes, ont été enregistrés depuis jeudi dernier à Oran, malgré les chutes de pluie. Pour faire face à ce flux de troupeaux d’ovins, qui va atteindre les 200 000 têtes en prévision de l’Aid El Adha, la direction de l’Agriculture a mis en place un dispositif de salubrité et de contrôle sanitaire.

Cette opération de surveillance, instituée par décret du wali, touchera, en plus des abattoirs, une soixantaine de points de vente autorisés cette année à travers l’ensemble de la wilaya. Aucune vente ne sera autorisée en dehors de ces points, tient à rappeler la commission qui a la charge de ce dossier. Des saisies de cheptel seront opérées pour tout contrevenant à cette mesure, menace-t-on. Les membres de cette commission ont rappelé que les points de vente ont reçu la visite des vétérinaires. Des opération inopinées seront organisées dès cette semaine, jusqu’au jour du rituel, pour s’assurer que les bêtes ont été vaccinées. De l’avis de certains citoyens et connaisseurs qui se sont rendus vendredi en prospection au marché à bestiaux et au niveau des abattoirs municipaux ainsi que dans certains points de vente, dès les premières chutes de pluie, les prix du mouton ont augmenté d’un intervalle compris entre 3 000 et 4 000 dinars. Même au niveau des marchés à bestiaux de Oued Tlélat, Relizane, Télagh ou Sidi Bel Abbès, pour ce vendredi, jour de marché, les ovins vendus en gros étaient cédés entre 10 000 et 12 000 dinars la tête, alors qu’ils ne dépassaient pas les 8 000 DA la semaine écoulée, en raison de la sécheresse et le manque d’aliment de bétail.

Accès contrôlé

Depuis le mois d’octobre dernier, le quintal de fourrage valait son pesant d’or au niveau des localités de Oued Tlélat, Tafroui ou Boutlélis, qui sont des régions où l’élevage ovin est pratiqué à grande échelle. La wilaya d’Oran, selon les services vétérinaires de la DSA, compte un cheptel estimé à près de 210 000 têtes d’ovins, en grande partie vacciné contre la clavelée et la Langue Bleue. Actuellement, pour ce qui est de cette maladie, aucun cas de contamination n’a été enregistré à travers la wilaya. Dès l’apparition de cas dans les régions voisines, la direction des Services Agricoles, en collaboration avec celle de la Santé, a pris des mesures sanitaires en n’autorisant l’accès dans les marchés et abattoirs que pour le cheptel vacciné. Pour la journée de l’Aïd, en plus des conseils sur le kyste, les services vétérinaires seront en permanence au niveau des abattoirs pour parer à tous les risques. Ils invitent également les citoyens à éviter d’acheter de la viande ovine sur la chaussée, au niveau des localités de Hassi Ameur, Hassi Bounif et autres. Cette viande non contrôlée provient en grande partie des abattoirs clandestins et peut entraîner des risques sur la santé du consommateur. Certains pères de famille, ne pouvant se permettre un mouton pour l’Aid, préfèrent acheter de la viande et des abats quelques jours avant la fête.
source : El WAtan

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 18:16
Le marché du mouton en Algérie reste volatile
 
La spéculation dans le marché du mouton en Algérie menace la filière et empêche beaucoup d’algériens aux bourses modestes de célébrer l’Aïd El-Adha selon la tradition.
dimanche 24 décembre 2006.

Elevage de moutons en Algérie (JPEG) Si durant les années passées, le prix du mouton destiné à l’abattage à l’occasion de la célébration de l’Aïd El-Adha a toujours culminé à des niveaux qui sont loin de la portée des bourses moyennes, cette année, et selon les spécialistes, toutes les conditions étaient réunies pour que le marché soit plus accessible aux ménages. Et cela, à commencer par les effectifs du cheptel ovin en Algérie qui ont atteint des niveaux très appréciables, grâce à la conjonction d’un certain nombre de facteurs. Cependant, un autre élément, exogène celui-là, est venu gâcher quelque peu la joie de ceux qui voulaient s’acquitter de ce rituel. Il s’agit, en effet, de l’influence des vendeurs intermédiaires dont l’intervention est notamment ressentie dans les grandes villes d’Algérie.

L’action des revendeurs nourrit la spéculation et contribue à la hausse des prix. Ceci dit, le prix du produit demeure plus ou moins stable puisqu’un mouton sur pied, de poids moyen, est cédé globalement entre 18 000 et 25 000 DA. L’agneau est écoulé à des niveaux de prix beaucoup plus intéressant. Toutefois, dans les zones de production de la steppe et des Hauts-Plateaux, les prix sont encore plus bas. Le patrimoine national ovin est estimé actuellement à quelque 22 millions de têtes, alors que l’année dernière il était autour de 19 millions contre 17 millions pour l’année d’avant, c’est-à-dire 2004. La reproduction du cheptel a donc été ces dernières années telle, qu’elle n’a pas manqué d’influer sur le prix des viandes rouges en Algérie, puisque le gros des disponibilités est d’origine ovine. Cette influence a surtout été ressentie lors du mois de Ramadhan passé, où les prix de la viande, notamment ovine, ont connu des baisses sensibles.

La hausse importante de l’offre a naturellement tiré les prix vers le bas et le phénomène continue d’ailleurs jusqu’à présent, alimenté aussi par le manque de pluviosité jusqu’à début décembre. Le resserrement du dispositif de contrôle aux frontières terrestres a, d’après des éleveurs, pour sa part contribué à maintenir les effectifs du cheptel ovin qui étaient, il y a quelques années, victimes d’un trafic intense aux frontières. Ainsi, les éleveurs algériens se sont retrouvés avec entre les mains une abondance des disponibilités. Le faible niveau des précipitations et l’insuffisance et la cherté de l’aliment de bétail sur le marché national aidant, les éleveurs sont par conséquent contraints de “dégraisser” leur cheptel, car, économiquement, il n’est pas rentable de maintenir leur bétail sous perfusion. La hausse des prix de l’aliment du bétail sur les cours internationaux n’est d’ailleurs pas pour rassurer les éleveurs. Événement révélateur de cette évolution en la matière, le prix de l’orge a dépassé celui du blé tendre sur le marché international.

Certes, le retour de la pluie en Algérie, ces dernières semaines, est en mesure de rassurer la communauté des éleveurs, mais pas au point d’influer véritablement sur le marché. Ce dernier semble avoir atteint un tel niveau de stabilité qu’il est normalement à l’abri des fluctuations qui peuvent survenir. Certains éleveurs pensent d’ailleurs qu’il est temps d’envisager l’exportation du mouton “made in Algérie” puisqu’il y a la quantité et la qualité, pour peu que la profession soit organisée et les circuits de distribution et de commercialisation soient débroussaillés et structurés. Ce qui est, malgré tout, loin d’être le cas actuellement, puisque le marché est livré à une désorganisation qui profite surtout à ces innombrables parasites qui gravitent autour des activités professionnelles guettant la moindre occasion pour nourrir la spéculation et tirer des dividendes au grand dam des véritables professionnels.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après Liberté

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19 novembre 2006 7 19 /11 /novembre /2006 19:25
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