Conférence AVS sur l’abattage rituel en France et en Europe
Disons tout d’abord notre regret devant les difficultés du démarrage, de la mauvaise qualité de la communication avec les USA, la durée de la conférence qui n’a pas permis vraiment un dialogue puisque seulement huit questions posées sur les trois heures des cinq intervenants autour de l’abattage rituel, l’approche sociologique, l’économie et le droit :
1 – Abattage rituel
Organisé en deux parties. La première intervention de l’OABA nous raconte l’historique de l’association. Ensuite le directeur de l’association précise qu’il n’est pas contre l’abattage rituel mais critique les mauvaises conditions de sa réalisation (équipement, formation…). L’OABA s’appuie sur plusieurs documents (avis de l’agence européenne de la sécurité alimentaire de 2004, rapport du COPERCI, avis de l’Académie vétérinaire de 2006) pour poser la question de l’étourdissement.
L’association OABA utilise plusieurs arguments pour défendre sa position :
- pratique de l’étourdissement en Australie, Nouvelle Zélande…et qui sont sur les marchés du moyen orient
- divergence dans la communauté et acceptation par certains.
En conclusion le professeur se fait le défenseur de l’abattage rituel et la période nécessite d’aller à l’encontre des préconçus.
2 – Sociologie
F.B.Blaclker présente ses travaux connus et déjà publiés. Nous n’apprenons pas grand chose de nouveau.
Le halal représente 12% des échanges mondiaux. En 2025 il s’agirait de 20%. D’après l’enquête de l’OABA de 2000, 118 abattoirs réalisent du halal sur 330 structures :
- 28% en bovins dont 11% étourdis
- 43% en veaux dont 7% étourdis
- 62% en ovins dont 12% étourdis.
Il n’existe pas de transparence du marché. Le halal n’est pas une norme consensuelle et sert aux opérateurs à requalifier du bas de gamme, valoriser une différence, faire du halal sans le dire.
D’après l’étude de 2005, 85% des musulmans interrogés prétendent consommer halal (pas de différence d’âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, indépendant de l’investissement religieux mais une tendance vers les jeunes de -30 ans).
Elle fera état de plusieurs autres travaux connus (Geisser 2000 sur les collégiens et lycéens, Tiberj 2006).
Enfin elle aborde la question du « manger et vivre ensemble » à partir de la question de l’environnement (quartiers, écoles), de la nourriture identitaire et des tabous alimentaires .Elle s’inquiète du radicalisme à travers le lien entre l’absence de transparence du halal et l’absence de clarté.
3 –Exemple de marché halal
50% des ventes sont réalisées vers les musulmans et 90% de la production d’agneaux et 80% des bovins sont exportés notamment vers l’Afrique du Nord.
4 - Contexte religieux et perspective européenne
Le docteur D.Simonin de la DGSANCO précise le cadre européen.
Protocole du bien être des animaux
Les animaux sont définis comme des êtres sensibles tout en respectant les rites religieux.
Charte des droits fondamentaux
Règles d’hygiène
Règles de protection animale
Ce contexte n’a jamais établi un bilan officiel de sa mise en œuvre. Des différences existent puisque l’abattage rituel est interdit en Norvège, Suède, ¾ de l’Autriche, Suisse. Au Danemark l’étourdissement post mortem est réalisé (après la saignée). Il y a une variabilité de la gestion selon les états membres et les tentatives de l’obligation de l’étourdissement en Belgique et Pays Bas ont échouées.
La directive 93/119/CE va évoluée. Le projet porterait sur la formation des sacrificateurs, la prise en compte des recommandations DIALREL, intégration de méthodes d’évaluation et les conséquences du Traité de Lisbonne.
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Problème d’ordre conceptuel
Il y a bien un dogmatisme à vouloir « tolérer » les musulmans mais ne pas les entendre ni les voir. Ils sont au cœur de la Nation qui s’est fécondée de l’Orient et de l’Occident.
AVS conseiller de DIALREL
DIALREL est peut être l’équivalent de la Commission Stasi dont nous connaissons l’issue des travaux par le vote de la Loi scélérate contre le voile à l’école.
Abattage rituel de l’OABA
L’OABA se défend d’être islamophobe, de respecter l’abattage rituel.
Bénéfice de la saignée directe
L’OABA préconise une étude française mais dont le préalable serait d’accepter à priori les conclusions ; drôle de conception de la recherche scientifique ! Inacceptable.
On connaît une quarantaine d’études scientifiques sur la thématique.
Fatwas (avis juridique d’autorité religieuse)
Perspectives
Il faut donc poursuivre la mobilisation des musulmans autour de la pétition contre l’islamophobie dans le Code Rural (c’est là que seront traduites les dispositions législatives et/ou réglementaires), prendre connaissance des travaux d’ASDICOM sur la saignée directe, défendre le droit à l’information préalable des consommateurs musulmans (DHABH avec ou sans assommage et électronarcose ante ou post mortem), exiger des enquêtes des pouvoirs publics autour de l’allégation HALAL qui relève du Code de la Consommation (article L.121.1 sur la tromperie sur la marchandise).
Quid du CFCM !
Pour ASIDCOM Hadj Abdelaziz Di Spigno
Pour aller plus loin, d'autres comptes rendus de cette table ronde sont disponibles :
Par le quotidien Les Marchés :
http://www.dialrel.eu/images/lesmarches_4-avril-2008_conf_avs.jpg
Par le Blog Al Kanz :
http://www.al-kanz.org/2008/05/29/marches-halal-consommation-halal/ (Intervention Mme F. B. BLACKER)
http://www.al-kanz.org/2008/05/19/abattage-rituel-oaba/ (Intervention association O.A.B.A.)
http://www.al-kanz.org/2008/06/10/halal-abattage-rituel/ (Intervention Dr. REGEINSTEN)
Par le magazine HalalNews
http://www.halalnews.info/conferenceAbattage.php